Les Intelloes ont sélectionné pour vous cinq ouvrages écrits par des femmes à dévorer au mois de février. Roman de vies, témoignage de Pussy Riot ou encore poésie, il y en a pour tous les goûts !

ROMAN. Les Loyautés, de Delphine de Vigan

Couverture "Les Loyautés" de Delphine de Vigan

© éditions JC Lattès

Histoires de vies. Après Rien ne s’oppose à la nuit et D’après une histoire vraie, Delphine de Vigan nous embarque à nouveau dans un roman où des personnages ordinaires nous content un morceau de leur vie.

Une professeure, inquiète devant le mutisme de son élève, décide de pénétrer dans la vie du jeune garçon. Elle déclenche alors une série d’événements sur lesquels elle perd le contrôle. Jour après jour, on découvre un couple qui se délite, un père qui se meurt à petit feu dans le combat silencieux qui l’oppose à son ex-femme.

Un ouvrage tenu et condensé. Le rythme entraîne le lecteur à dévorer chaque page, aussi vite que les personnages se retrouvent au pied du mur de leurs vies.

Les Loyautés, Delphine de Vigan, éditions JC Lattès, 17 euros, paru le 3 janvier 2018, 208 pages

ENQUÊTE. Jours d’insurrection, de Maria Alekhina

Couverture "Jours d'insurection" de Maria Alekhina

© éditions du Seuil

La nouvelle révolution russe. En mars 2012, les Pussy Riot- groupe de punk féministe et anti-Poutine – organisent un concert révolutionnaire dans une des plus grandes cathédrale moscovite. Elles réussissent à chanter leur « prière anti-Poutine » sous le regard effaré des personnes présentes sur le lieu.

Après une courte fuite, trois d’entre elles, Nadejda Tolokonnikova, Ekaterina Samoutsevitch et Maria Alekhina, sont arrêtées pour vandalisme et incitation à la haine religieuse. Elles seront condamnées pour « hooliganisme ». Les trois performeuses sont envoyées dans un goulag – camp de travail, ndlr. – au fin fond de la Russie. Elles n’en sortiront qu’en décembre 2013.

Vie en prison, notes, dessins enfantins et journal intime se confondent dans ce témoignage historique. Maria Alekhina offre aux yeux du monde la réalité russe. « La liberté n’existe pas tant que vous ne vous battez pour la préserver chaque jour. »

Jours d’insurrection, Maria Alekhina traduit de l’anglais par Mathilde Ramadier, éditions Seuil, 18 euros, paru le 5 octobre 2017, 256 pages

POÉSIE. Carnet d’une allumeuse, de Lydie Dattas

Couverture "Carnet d'une allumeuse" de Lydie Dattas

© éditions Gallimard

Poésie charmeuse. Dans un bref carnet de poésie, la poétesse Lydie Dattas livre le portrait d’une jeune femme de 15 ans. Sa beauté éblouissante fait tomber les hommes sur son passage. Pourtant, l’héroïne affirme : « Je haissais qu’on me clame belle. » Peu importe son charme foudroyant, la protagoniste veut vivre de ses poèmes.

En prenant conscience de la vie des femmes, elle dénonce les injonctions à la féminité. « Les filles sont la vitrine du monde. Que se passerait-ils si elles décidaient de la faire voler en éclats pour exister, enfin ? » La parole féministe se libère aussi dans l’univers de la poésie.

Avec Carnet d’une allumeuse, l’auteure nous emmène dans son monde où les mots sont forts et magnifiques.

Carnet d’une allumeuse, Lydie Dattas, éditions Gallimard, 12,50 euros, paru le 1er novembre 2017, 96 pages

ROMAN. Les Ambitieuses, de Stéphanie Clifford

Couverture "Les Ambitieuses" de Stéphanie Clifford

© éditions Presses de la cité

Pour son premier roman, Stéphanie Clifford, reporter primée du New York Times, nous emmène dans Manhattan, un univers qualifié  d’« impitoyable ». L’héroïne, Evelyn Beegan est une jeune femme de 26 ans qui cherche à s’échapper des griffes de sa mère. Alors qu’elle vient de perdre son emploi, elle est embauchée par un nouveau réseau social, pour recruter « l’élite de l’élite ».

Pour ce faire, elle décide de reprendre contact avec les anciens étudiants de son pensionnat huppé. L’héroïne veut absolument devenir amie avec Camilla, l’héritière d’une très grosse fortune. Avec de faux sourires, cette dernière va déstabiliser et se servir d’Evelyn.

L’auteure américaine réussit à refléter le snobisme américain dans cette satire documentée des soirées mondaines et de la haute bourgeoisie.

Les Ambitieuses, Stéphanie Clifford traduit de l’anglais par Sophie Pertus, éditions Presses de la cité, 21, 50 euros, paru le 21 septembre 2017, 448 pages

 

ROMAN. Bénédict de Cécile Ladjali

Couverture de "Bénédict" de Cécile Ladjali

© Actes Sud

Entre les paysages de la Suisse romane et les déserts de la Perse, Cécile Ladjali signe un neuvième roman aux couleurs itinérantes.

Ce livre retrace le parcours de Bénédict, professeure de lettres comparées. Tiraillée entre la quiétude de la Confédération Helvétique et l’Iran, son pays maternel, elle oscille entre le « blanc » et le « noir ». Malgré sa réussite professionnelle, Bénédict conserve une part de noirceur, héritage des épreuves qu’elle a traversées en Iran et tente tant bien que mal de transmettre des valeurs fortes à ses élèves. Un trouble équilibre à trouver pour ce personnage que l’on suit à travers cette quête entre deux mondes opposés, qui scinde l’ouvrage en deux parties.

Une oeuvre sur les réflexions intérieures qui poussent chacun de nous à réussir à trouver l’équilibre entre les forces opposées de ce monde.

Bénédict, Cécile Ladjali, éditions Actes Sud, 20 euros 80, paru le 3 janvier 2018, 272 pages

 

Judith BOUCHOUCHA & Héloïse RAKOVSKY