Après une école de commerce et plusieurs postes dont un chez Louis Vuitton, Charline Goutal a tout plaqué pour créer sa marque de lingerie à l’âge de 25 ans seulement. Avec Ma P’tite culotte, la jeune femme veut proposer un univers pop, qui se détache des clichés liés aux dessous. “Les femmes portent de la lingerie au quotidien et elles ont besoin de se sentir bien dedans. Elles ne portent pas des sous-vêtements dans le but de séduire uniquement”, a expliqué la cheffe d’entreprise aux Intelloes.

Son idée plaît et la clientèle est au rendez-vous. En janvier 2017, elle lève avec son associé 2 millions d’euros et ouvre une boutique dans le 9e arrondissement de Paris.

En 2018, Ma P’tite Culotte devrait atteindre le chiffre de 90 000 pièces vendues. La plupart sont confectionnées en Tunisie et au Maroc, avec des matières premières européennes.

Nous avons posé quelques questions sur ce succès à Charline Goutal.

LES INTELLOES: Bonjour Charline Goutal! Comment lève-t-on 2 millions d’euros pour développer une entreprise?

Charline Goutal : S’il y  avait une recette miracle, ce serait plus simple ! Quelques conseils néanmoins: il faut définir une stratégie pour avoir du capital. Business angel (investisseur qui place de l’argent dans une entreprise lui paraissant innovante, ndlr.), ou fonds d’investissement, plusieurs options sont possibles.

Secundo, il est nécessaire de s’y prendre à l’avance et de lever des fonds, même quand on n’en a “pas besoin”. Cela est plus facile à dire qu’à faire.  

Enfin, le réseau est essentiel. Il ne faut pas hésiter à parler de son projet de financement car beaucoup de gens connaissent des investisseurs potentiels.  

Crédit: Ma P'tite Culotte

Crédit: Ma P’tite Culotte

 

Vous affirmez proposer une véritable expérience Ma P’tite Culotte. Pouvez-vous nous en dire un peu plus?  

Nous avons voulu proposer un univers plus frais et féministe que les marchés traditionnels de lingerie, avec des pièces qui ont de la personnalité. Ma P’tite Culotte était l’une des rares marques à vendre uniquement sur le web il y a cinq ans.

Je pensais que c’était un marché de niche, mais il s’est avéré qu’il correspondait à beaucoup de femmes!

Aujourd’hui, malgré l’ouverture de notre boutique à Paris, nous réalisons encore beaucoup de ventes sur Internet. Trois boutiques supplémentaires devraient ouvrir à court terme. Les hommes représentent 40% de nos clients. Ils osent acheter car Ma Pt’tite Culotte sort de l’image de la lingerie sexy.

 

Les tailles proposées par Ma P’tite culotte vont jusqu’au 44. Envisagez-vous d’en proposer d’autres?

Tout à fait, nous souhaitons élargir cet éventail pour continuer à nous  adresser à toutes les femmes, sans discrimination.

Crédit: Ma P'tite Culotte

Crédit: Ma P’tite Culotte

Avez-vous des conseils à donner à celles qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Il faut avoir de l’audace, ne pas se freiner en se disant que l’on n’a pas assez de d’argent, ou pas assez confiance en soi. Ce sont des pollueurs qui n’ont pas vraiment d’importance. Lorsque je me suis lancée, je n’avais pas de fonds de côté et une carrière toute tracée. Je gagnais bien ma vie. L’entrepreneuriat est un choix de vie, avant tout.

 

Propos recueillis par Ann-Laure BOURGEOIS 

Pour visiter le site de Ma P’tite culotte, c’est ici