Kanji Kato, un député du parti libéro-démocrate japonais, a été vivement critiqué pour avoir déclaré que les femmes devaient avoir “au moins trois enfants”. Article repéré  The Guardian

Un député du parti au pouvoir au Japon est accusé de sexisme après avoir déclaré que les femmes qui choisissaient de rester célibataires devenaient par la suite “un fardeau pour l’Etat”.

C’est lors d’une réunion du parti Libéral-démocrate au pouvoir que Kanji Kato aurait évoqué les conseils qu’il prodigue aux jeunes mariés. Il leur conseillerait d’avoir “au moins trois enfants”.

“Je leur dis [ aux femmes ] que si elles ne se marient pas, elles n’auront pas d’enfants, et finiront probablement dans une maison de retraite financée par les impôts des enfants des autres”, aurait déclaré l’homme politique qui a six enfants et huit petits-enfants.

Ses commentaires, rapportés par TBS News, viennent quelques jours seulement après que les chiffres officiels soulignent que le nombre d’enfants au Japon n’a jamais été aussi bas.

Un taux de natalité au plus bas

Le 1er avril 2018, l’île dénombrait 15,53 millions d’enfants âgés de moins de 15 ans, une diminution de plus de 170 000 par rapport à l’an dernier selon les estimations du Ministère des Affaires internes.

L’an dernier, 941 000 enfants naissaient sur l’archipel, un record à la baisse depuis les recensements en 1899.

Malgré les incitations financières de l’Etat pour encourager les familles à avoir de plus grandes familles, le taux de natalité reste extrêmement bas au Japon.

Parmi les 32 pays comptant plus de 40 millions d’habitants, le Japon se classe parmi les derniers avec un taux de 12,3% selon le rapport annuel démographique des Nations Unies.

Une récidive côté politique

Du haut de ses 72 ans, Kato n’est pas le premier homme politique japonais à suggérer que les femmes devraient considérer la maternité comme la priorité de leur vie.

En 2007, le premier ministre de la santé alors en poste, Hakuo Yanagisawa, avait décrit les femmes comme des « machines à produire des enfants », et affirmé que leur devoir public était d’augmenter le taux de natalité.

Dans un premier temps, Kato a déclaré qu’il ne regrettait pas ses paroles après qu’une députée ait qualifiée ses propos de sexistes. Il a ensuite choisi de se rétracter en faisant une déclaration dans laquelle il affirmait qu’il « n’avait pas eu l’intention de manquer de respect aux femmes ».

 

Traduit par Héloïse Rakovsky