By LucieD, docteur ès chansonnologie populaire
Lucie analyse pour vous une chanson que vous avez adorée, détestée mais forcément entendue… une chanson populaire, quoi!

Aujourd’hui mes petits chats, nous allons parler d’un masterpiece, de la Mecque de la chanson française des années 2000:

« Hey oh » du groupe Tragédie (2003) 

Cette chanson est en fait l´illustration parfaite au problème suivant : comment l’obsession peut pousser aux pires insanités. A faire des choses complètement irrationnelles, et –souvent- assez honteuses.

Le sujet principal est, rappelons le, un jeune homme qui passe 2 heures (2 épisodes de Game of Thrones !) à crier le nom de sa douce pour espérer la faire descendre.

Pour preuve, l´illustration :

« Déjà deux heures qu’en bas de chez toi
Je crie ton nom mais personne m’entend, juste un signe suffira
. »’

Au début, pour être franche, je me disais : Mais ce mec a la flemme, ce n´est pas possible ! Un poil de 12 mètres, que dis-je, un baobab dans la main ?!

L´immeuble est sans doute doté de merveilles technologiques, genre, une sonnette ou un ascenseur. Mais non, il préfère beugler d´en bas pour que tout le monde en profite. Pas sûr que les voisins bénissent leur union.

S´il n´a pas de réponse au bout de 2 heures, c´est peut-être que la jeune fille est allée tranquillement boire un mojito framboise en terrasse avec ses copines, non ?

Eh bien non.

Car  Tragédie chante encore « Je sais que t’es là mais tu n’entends pas
Qu’en bas de chez toi je t’appelle mais tu n’ réponds pas »

La chanson prend alors un tout autre tournant, bien plus dramatique : le jeune homme est fou amoureux, et la jeune fille s´en tamponne. Ouh la vilaine! Pire, elle le regarde courir après elle en le laissant espérer et s’en régale, cette petite catin des prairies.

« J’ai appris que tu aimais ça
Faire languir tous les mecs comme moi
Et celui qui s’acharnera
Ce sera lui que tu choisiras
 »

Que tu croies, mon pauvre biquet, que tu croies. La réalité, c´est que tu es prêt à tout pour qu’elle remarque ton existence. Si elle était intéressée, elle éteindrait son Nokia 3310 et te rejoindrait, honnêtement.

Je parie contre qui veut mon poids en Bounty qu’une suite de cette chanson se serait prénommée : « Et j’ai pris racine, hey ho! ». Tragédie, je vous lance un défi.

Ce tube, qui, il faut l’avouer, nous laisse quand même un sympathique goût de nostalgie, est en fait l´expression d’une souffrance profonde. Celle qu’on éprouvait quand on avait… 15 ans.  Que celui qui n´a jamais fait de fixette amoureuse cheloue jette la première pierre! Récolter le paquet de mouchoir oublié sur sa table par Matthieu, 3eA, ou renifler le chèche oublié par Alyssa, la voisine de table, avant de l´ajouter à notre autel d’objet touchés par notre bien-aimé, fait partie desdites « fixettes amoureuses » mesdames et messieurs.

Et pour aller plus loin…