Oui, Messieurs, j’ai joui. Fort. J’en redemande encore.
Je m’appelle Sacha et pour les gens qui me connaissent vous le diront : même ivre, j’aime garder le contrôle. Même en charmante compagnie, j’ai du mal à lâcher prise. Jamais je ne garderai mes chaussettes pendant l’amour, par exemple.
Et j’ai toujours trouvé que le sexe pouvait vite perdre tout sens de l’esthétisme érotique.
Cependant, ces derniers temps, ce contrôle et cet esthétisme ont été mis à rude épreuve. Proportionnellement à cette mise à l’épreuve, des orgasmes ces derniers temps, j’en ai un paquet. Sans me vanter. Après une histoire bien trop longue et compliquée qui a niqué (si, si !) ma sexualité, je suis comblée.
Une rencontre par hasard dont la SNCF fut le Cupidon. Dès nos premiers ébats, j’aurais dû m’en douter : on est restés un weekend entier au lit, et ce n’était ni maladroit comme peuvent l’être les premières fois, ni inesthétique (on sent le thème récurrent non ? qui a dit maniaque et reloue ?!).
Si on s’est parlé lui et moi, c’est grâce aux livres ; et l’orgasme dont j’ai choisi de parler c’est celui qu’il m’a donné aux pieds de mes bibliothèques. Et pour une fois j’ai gardé mes chaussettes, mais absolument pas le contrôle. Comme ça, on dérape, et ni une ni deux, il me retourne, et me voilà, debout, pantalon autour des chevilles, chaussettes aux pieds, à jouir comme rarement, sous le regard des hommes illustres dont les biographies meublent ma bibliothèque.
Oui, Messieurs, j’ai joui. Fort. J’en redemande encore.
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