Chantons les louanges de Cam Clash, qui dans sa dernière caméra cachée dénonce le harcèlement dans les transports en commun.
L’initiative de Cam Clash est simple: une jeune femme vêtue d’une jupe et d’un décolleté est harcelée par un homme qui passe son trajet à la regarder, approchant de temps à autre son pied, se caressant le genou parfois. Les deux sont des acteurs.
La caméra guette la réaction des gens présents dans le métro, qui ne se fait pas attendre. Alors que l’on pourrait s’attendre à un silence de plomb, hommes et femmes prennent la défense de la victime dans la majorité des scènes représentées. Bon, on est très loin de la révolte collective, (dommage !) mais cette expérience est rassurante et laisse entendre que beaucoup d’usagers des transports en commun ne sont pas prêts à laisser ce genre d’agissement se faire en toute impunité.
Cette vidéo dénonce en réalité plusieurs comportements : celui des agresseurs, tout d’abord. Celui des complices, ces personnes qui se taisent. Mais aussi celui des individus convaincus qu’une femme a provoqué son agression par son comportement. Ca s’appelle la culture du viol.
Rappelons que ce genre de scène n’est pas anecdotique, de nombreuses femmes ayant déjà expérimenté ce type d’agissement. C’est ce que rappelle Les Intelloes dans cet article sur le harcèlement dans les transports. En 2015, Un rapport du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes soulignait que 100% des femmes ont déjà été victimes de harcèlement sexiste ou d’agression sexuelle dans les transports en commun.
Ann-Laure Bourgeois
Bonjour,
Je demande à l’homme qui défend la jeune femme dans la dernière séquence de venir m’épouser très vite.
Bien cordialement,
Sophie
Impossible, je veux déjà lui demander sa main!
Bonjour Julien,
Merci pour votre commentaire.
J’entends bien ce que vous dites.
J’ai une question : doit-on considérer qu’une personne qui intervient dans ce cas est un superhéros ou une superhéroïne? Est-ce vraiment un acte extraordinaire? (simplement demander à la victime si elle va bien, entamer une discussion avec elle pour éloigner l’agresseur ou bien lui demander si elle a besoin d’aide peut déjà aider, qu’en pensez-vous?).
D’autre part, nous n’inventons rien. Etre témoin d’une agression ou d’un crime (un viol, par exemple) et ne pas apporter d’aide à la victime, c’est se rendre complice (et là, c’est la loi qui le dit). Ca ne va pas jusque-là dans la vidéo, bien entendu. Mais dans la vie réelle, ça pourrait être le cas.
De plus, une victime ne peut en aucun cas devenir complice de son agression !
A bientôt
Je trouve assez grave de considérer « ces personnes qui se taisent » comme des complices. Vous les faites devenir co-auteur d’un crime alors qu’ils ne l’ont pas initié. Un peu d’empathie est indispensable pour comprendre qu’un passager lambda du métro peut avoir peur de réagir, se sentir impuissant, menacé à son tour ou tout simplement paralysé car non habitué à gérer une situation de crise pour laquelle il n’est pas préparé.
Dans ce cas, une victime qui n’oserait pas se défendre par des mots ou par une réaction physique deviendrait elle-même « complice » du crime dont elle est victime puisqu’elle n’aurait pas réussi, par peur ou par impuissance, à répondre à son agresseur.
On ne peut pas demander à des passagers du métro d’être des supermans en puissance. En aucun cas, il n’est légitime, pertinent ou juste de les considérer comme de potentiels complices.