En un peu plus de 30 minutes, le film 28 jours se penche sur le cycle menstruel et les nombreuses problématiques qui y sont liées. Tout cela sans tabou, et avec une douceur rare pour le genre documentaire.
Une voix-off amicale, de nombreuses interventions face caméra de femmes, d’hommes, de tous âges, seuls ou ensemble. Le documentaire 28 jours d’Angèle Marrey disponible sur Youtube nous place immédiatement dans une atmosphère bienveillante.
Nous voici transportés dans les petites histoires qui ont fait celle de l’humanité « s’écoulant entre nos cuisses ».
Après une mise au point biologique assez détaillée, le documentaire développe une multitude de sujets, émaillés de témoignages souvent drôles, parfois touchants.
Cachez ce sang que je ne saurais voir
Du syndrome prémenstruel à la question des rapports sexuels, les règles influent sur notre quotidien, nos rapports de genres. Elles jouent aussi un rôle dans la vision qu’ont les femmes d’elles-mêmes.
Les menstrues marquent le début de la fertilité mais aussi, parfois, souvent, le commencement des tracas, des douleurs ou du manque de confiance en soi. 28 jours propose autant de points de vue anonymes que d’invitées bien choisies : la comédienne Noémie de Lattre, Yasmine Candau, présidente d’Endofrance ou Elise Thiébaut, autrice du livre Ceci est mon sang, entre autres.
Oppressions et a priori
Avec une esthétique pastel, aux nombreuses images évocatrices, on se penche enfin sur le fonctionnement du corps féminin avec les oppressions qui l’accompagnent. Les évolutions sociales et les a priori transportés à travers les siècles sont eux aussi abordés. 28 jours pose mille questions : la prise en charge de l’endométriose, le prix des protections menstruelles ou encore la représentation des règles dans la publicité et les réseaux sociaux.
Un feel-good docu
Le film s’arrête également sur les bienfaits des règles. Si ces aspects positifs sont souvent oubliés, ils existent pourtant. Car le cycle menstruel est aussi ponctué de moments de ravissement ou de regain d’énergie, de sensibilité bienvenue, d’élan créateur. Ce sang, parfois honni, peut alors être la marque d’une puissance féminine renouvelée et redoutée au fil des civilisations (surtout par les hommes, n’est-il pas ?).
On regrettera peut-être que certains sujets ne soient pas traités avec plus de profondeur pour satisfaire les plus curieux. Ce manque peut être mis sur le compte du format court. Cependant, 28 jours est une porte d’entrée et un film idéal à présenter aux plus jeunes. Educatif sans être austère, il est très accessible et ludique.
Un documentaire plaisant donc, qui parvient à nous interroger sur la vision de nos corps sans jamais nous faire la morale. Et ça fait du bien.
Amélie Lopes
28 jours, d’Angèle Marrey, Justine Courtot, Myriam Attia, disponible sur Youtube.
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