Décolleté: nom masculin: Partie de la gorge et des épaules mises à nu. Echancrure d’un vêtement qui dégage le cou et parfois les épaules.
La version britannique du magazine Vogue a récemment annoncé la fin du décolleté.
A l’heure où des personnalités l’arborent fièrement, les femmes mettraient celui-ci de côté par crainte du harcèlement, notamment sur les réseaux sociaux. Dans le cadre de notre dossier sur le décolleté, Florence Müller, Conservatrice de la mode et du textile au Denver Art Museum a retracé l’histoire de ce dernier.
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Le décolleté fait son apparition à la Renaissance. « A l’époque, une sexualisation du vêtement se met en place, et la vision d’un monde dominé par la religion est progressivement rejetée», explique Florence Müller. La quantité de tissu qui recouvre les épaules et la poitrine de ces dames diminue au fur et à mesure que le temps passe tandis que l’ordre religieux s’insurge contre ces comportements indécents.
Au 18e siècle, le décolleté est tellement profond, que les femmes portent des mouchoirs de col, des fichus que l’on croise sur les seins.
L’arrivée au pouvoir de Napoléon marque le retour de la sobriété. Découvrir ses épaules et ses seins n’est socialement acceptable que le soir, parmi famille et amis. Le décolleté a ainsi pour rôle de mettre en avant les bijoux de famille portés par la maîtresse de maison, tel un écrin, pendant les réceptions ou les dîners.
Les années 1920 marquent l’arrivée fracassante du décolleté dans le dos.
Dans les années 1950, l’Américaine Marilyn Monroe ou l’Italienne Gina Lollobrigida deviennent des icônes à la poitrine rendue ultra-proéminente à grands renforts de coussinets et de push-ups. Brigitte Bardot est elle aussi un symbole d’une féminité extravagante.
Les années 60 effacent la poitrine, les soutiens gorge disparaissent. Les femmes apparaissent seins nus. C’est la mode hippie, et le naturel a la cote. On assiste à une négation dès années 50.
Pendant les années 70-80 Yves Saint Laurent crée des décolletés très souples qui deviennent à la mode et peuvent descendre jusqu’à la taille. Ils creusent une fenêtre très sensuelle sur la poitrine, et peuvent être très plongeant dans le dos.
La robe du couturier Guy Laroche que porte Mireille Darc dans le film Le grand blond avec une chaussure noire complètement décolletée dans le dos et impossible à porter avec un soutien-gorge est une référence en la matière.
Le fameux smoking d’Yves Saint Laurent ouvert sur le devant jusqu’à la taille porté par Betty Catroux est, lui, le symbole d’une sensualité assez provocante de la femmes en pleine possession de sa féminité : mère, elle a un métier. Elle est indépendantes et forte. C’est une forme de pouvoir très masculin.
Propos recueillis par Ann-Laure Bourgeois
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