Star des réseaux sociaux, elle use de l’humour pour critiquer les diktats de la minceur et les critères de beauté. La talentueuse Laura Calu est revenue sur sa vie et sur son amour des planches le temps d’un entretien avec Les Intelloes. Interview.
Elle n’a pas sa langue dans sa poche. Avec son mètre 80, ses cheveux rouges et sa répartie, la comédienne Laura Calu, 27 ans, ne passe pas inaperçue. Elle joue actuellement au Paname Art Café à Paris aux côtés d’autres comédiennes. Ses vidéos comptabilisent des milliers de vues sur le net. En s’attaquant aux Barbies, aux pubs dans le métro ou en parodiant les tutos beautés, elle décomplexe les femmes avec une grande facilité.
A 18 ans, Laura quitte Correns, sa ville natale dans le Var, pour entrer dans une école de théâtre à Paris. “C’est le village où vivait Brad Pitt et Angelina Jolie. Je ne les ai jamais croisés. J’aurais eu peur que Brad tombe amoureux de moi”, raconte-t-elle en rigolant.
Premières vidéos dans la cuisine
Après deux années d’études, elle décide d’arrêter et déniche des petits jobs. Alors qu’elle est embauchée dans un parc d’attractions pour divertir pour les visiteurs, elle a le déclic : “je me suis rendue compte que je voulais faire de la scène.”
Plus tard, elle est en relation avec un homme qui ne cesse de la rabaisser. Malgré son manque de confiance, la comédienne tourne ses premières vidéos dans sa cuisine. “Ma passion m’a tirée par les pieds”. Elle le quitte. Ses vidéos sont relayées en grand nombre et sa communauté augmente. Très vite, elle rencontre son compagnon actuel. Il lui ouvre les yeux sur son potentiel. Ses parents, quant à eux, l’ont toujours poussés à suivre ses ambitions et sont très fiers de sa carrière. D’ailleurs, ils montrent toutes les vidéos à leur voisinage. “Ils sont à fond, je n’ai pas d’autre mot !”. Laura Calu avoue avoir toujours rêvé de réaliser son propre One Woman Show. Nous lui avons posé trois questions. Interview.
Les Intelloes: pourquoi as-tu choisi de t’attaquer aux poupées Barbie ?
Laura Calu: Quand j’étais petite, j’ai été victime de harcèlement à l’école mais aussi à mes cours de danse classique. J’avais un physique compliqué, j’étais dans la lune, j’étais grande et j’avais un ventre rond.
La femme est réduite à quelque chose de parfait qui n’existe pas.
Tout le monde se moquait de moi. J’ai beaucoup souffert. Je jouais beaucoup à la Barbie. Avec le recul, je me suis demandée si mes complexes ne venaient pas de là. La société met une nana sans poil, avec un ventre plat et des talons dans les mains des petites filles. Les mensurations de ces poupées sont irréelles. C’est pareil pour les publicités dans les magazines : la femme est réduite à quelque chose de parfait qui n’existe pas.
Te sens-tu féministe ?
Je me sens plus humaniste que féministe. Je veux que toutes les femmes se sentent bien comme elles sont, je veux leur rappeler qu’elles sont belles. Je suis aussi une grande amoureuse des hommes. Mon copain actuel m’apporte énormément. On se complète. C’est essentiel, on a besoin les uns des autres.
Quels sont tes projets pour l’avenir ?
Je veux remplir des salles et être sur scène à vie ! Actuellement je prépare mon premier spectacle. Je suis fière de réussir à m’imposer seule tout en respectant mes valeurs. J’aimerais être programmée au festival d’Avignon en 2018. Puis, pourquoi pas faire de la mise en scène et écrire un livre aussi.
Propos recueillis par Judith BOUCHOUCHA
Laura Calu dans le show féminin « Plus drôles les filles! »
Paname Art Café, 14 rue de la Fontaine au Roi, 75011 Paris
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