Marion Michau est de retour pour faire rire les femmes avec son deuxième roman, Si le verre est à moitié vide, ajoutez de la vodka. L’autrice s’est dévoilée aux Intelloes. Entretien.

Son premier roman Les crevettes ont le coeur dans la tête (éd. Albin Michel) avait beaucoup fait rire les femmes. La romancière Marion Michau présente son deuxième ouvrage Si le verre est à moitié vide, ajoutez de la vodka (éd. Albin Michel) et il est tout aussi hilarant.

 

© Albin Michel

40 ans is the new 30

À 40 ans, Marion Michau mène une vie bien remplie. Elle oscille entre ses romans pour adultes et ceux pour adolescentes en collaboration avec Charlotte Marin – le bloc note de Louise -, ses chroniques hebdomadaires dans Voici, ses scénarios pour la série télévisée En Famille sur M6 et sa petite famille. Pour en arriver là et vivre de sa plume, l’autrice a ramé pendant une dizaine d’années.

Sa passion pour l’écriture se révèle lorsque sa meilleure amie quitte Paris. Elles ont 11 ans et vont se raconter leurs petites histoires : « il fallait trouver une façon rigolote de raconter le quotidien au microscope« . Cette relation épistolaire dure six ans. Marion Michau avoue que depuis que ses deux enfants sont nés, elle a moins le temps de communiquer de cette manière.

La romancière a accepté de répondre à quatre questions. Interview.

Comment peut-on définir votre ouvrage ?

Brillantissime ? [rires] Je dirais que Si le verre est à moitié vide, ajoutez de la vodka est un guide de survie en milieu célibatique [sic.], c’est aussi un antiguide du célibat comme pourrait le qualifier Lena Dunham. Ce sont toutes les « questions que vous vous êtes toujours posées sur le sexe, l’amour et les accras de morue« .

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce second roman ?

Les dîners de meufs et l’envie de rigoler. Je voulais parler des sujets récurrents dans ces soirées comme la célibataire qui enchaîne les histoires. J’ai beaucoup été dans ce cas la. J’exploite les vieux souvenirs, je m’inspire de loin. Cependant, j’ai du mal à être très proche de la réalité, par peur de blesser. J’ai la panique du conflit. Je suis moins fofolle que mon personnage, je ne dors pas sous un robinet d’alcool, j’ai toujours été plus soft.

Votre ouvrage peut-il décomplexer les femmes ?

J’espère y contribuer ! C’est une grande entreprise. On ne devrait pas complexer sur ses fesses pendant dix ans : ça ne sert à rien. Il faut s’accepter comme on est et comprendre que c’est la culpabilité qui fait grossir. À 40 ans, on devient la fille qui danse n’importe comment sur la piste comme une dingue à 19h30. Le regard des autres nous touche moins. Personnellement, je suis mieux dans ma peau, moins obsédée par l’apparence.

Vous sentez-vous féministe ?

Je ne suis pas une fille qui m’indigne. D’ailleurs, ça m’énerve. J’admire ceux qui s’indignent, je trouve ça beau. J’enfonce tout de même des portes ouvertes. J’espère qu’en riant de choses qui sont douloureuses, ça fasse avancer la situation. Je discute aussi avec Noémie Delattre [Actrice, autrice et chroniqueuse féministe sur France Inter, ndlr.], elle m’ouvre les yeux. Mais ma seule ambition est de faire sourire ou rigoler.

Propos recueillis par Judith BOUCHOUCHA