Culotte menstruelle, serviettes lavables, cup. Ces protections qui n’existaient pas il y a quelques années se veulent révolutionnaires. Les Intelloes font un tour d’horizon des possibilités. 

En mars 2017, Sara Manitoski, une Canadienne de 16 ans, mourait dans son sommeil. Les médecins légistes de l’État de Colombie-Britannique ont récemment rendu public le rapport sur les causes de cet événement tragique.

La lycéenne serait décédée après avoir contracté le syndrome du choc toxique (SCT) lié au port d’un tampon hygiénique.

Depuis plusieurs années déjà, des femmes se mobilisent pour connaître la composition de leurs tampons. En février 2016, une jeune Française, Mélanie Doerflinger, lançait une pétition pour en savoir plus sur les tampons. Cette dernière compte aujourd’hui 310 000 signatures.

Peu de temps après, l’association  60 millions de consommateurs publiait une enquête qui dévoilait la présence de perturbateurs endocriniens, d’herbicides, de chlore et autres produits toxiques dans les protections hygiéniques. Y compris dans les produits bio.

Cependant, une étude publiée le 20 avril dernier dans le journal de la Société américaine de microbiologie révélait que la composition des tampons ne serait pas responsable du SCT. C’est un temps de change trop long qui causerait la maladie.

Ainsi, dormir avec son tampon ou sa cup, ou en user pendant plus de huit heures serait dangereux. De plus, chercheurs recommandent de stériliser la coupe menstruelle avant chaque insertion, et jugent les instructions des fabricants insuffisantes. Ils préconisent d’utiliser une petite cup et de la remplacer par une seconde stérilisée lorsque le temps est écoulé.

Alors, comment fait-on pour choisir une protection hygiénique qui n’augmente pas les risques de SCT ? Les Intelloes ont demandé à quatre femmes raconter leur expérience avec leur protection hygiénique alternative préférée. Témoignages.

Vanessa, 31 ans, assistante maternelle à Lille, utilise des serviettes hygiéniques lavables. 

« J’utilise les serviettes hygiéniques lavables depuis deux ans. J’ai aussi testé la cup mais je n’étais pas à l’aise et surtout, j’avais la sensation de la sentir en permanence. À l’époque, je souhaitais contrôler ce qui était en contact avec mon intimité. Je voulais utiliser un produit basique à la composition saine et claire. Et qui, de plus, participe à la réduction de mes déchets.

Pour tenir un cycle, il est conseillé d’avoir une dizaine de serviettes hygiéniques lavables de plusieurs formats (jour, nuit et protège-slip). Il peut aussi être utile d’avoir plusieurs tailles afin d’adapter la serviette à son flux. Côté lavage, je les rince à l’eau froide et les place dans un filet direction la machine à laver. Il faut garder en tête qu’elles ne resteront pas aussi belles et immaculées qu’au premier jour, mais l’entretien est rapide et facile. » 

Léa, 18 ans, étudiante à Paris, utilise une coupe menstruelle.

« J’ai commencé par utiliser des serviettes mais je ne les ai jamais supportées. Je me sentais sale et inconfortable. Puis, j’ai testé les tampons. C’était une sorte de libération, sauf pour la plage. Avec le temps, c’est devenu une torture de les changer et d’en mettre un nouveau. Avoir mes règles était une corvée que j’appréhendais.

J’ai découvert la cup sur les réseaux sociaux et jai sauté le pas. Depuis huit mois, ça a changé ma vie, enfin surtout  la période des règles. La coupe menstruelle n’irrite pas, ne détruit pas la planète, et surtout je peux l’oublier pendant la journée. Il n’y a pas de fuite si elle est bien mise, pas d’odeur (contrairement aux serviettes) et pas visible (contrairement à la ficelle des tampons). Bref,  selon moi c’est la meilleure alternative ! »

Coupe menstruelle : une protection hygiénique alternative

© Pixabay

Pauline, 24 ans, employée polyvalente à Saint-Rémy-de-Provence, utilise une cup, des tampons bio et des serviettes bio. 

« Je me suis tournée vers le bio depuis un peu plus de 5 ans pour des questions de conscience. Au final, j’ai adapté tout mon mode de vie aux produits plus sains. »

Après m’être documentée sur les raisons du SCT, ou les conséquences des pesticides, je me suis lancée et j’ai acheté une cup en silicone médical il y a bientôt un an. C’est très pratique, économique et écologique. »

Magali, 40 ans, responsable paie a testé la culotte menstruelle de la marque FEMPO

« J’ai un flux très abondant depuis mon premier accouchement, et j’ai eu beaucoup ‘d’accidents’ avec les serviettes hygiéniques classiques.

Depuis, j’ai opté pour des protections très épaisses, qui ne sont pas forcément très confortables.

J’étais très sceptique à l’idée de porter une culotte menstruelle, mais j’ai été surprise de voir qu’il n’y a aucune fuite. Hormis cette légère sensation d’humidité qui m’a un peu faite paniquer au début, je suis vraiment ravie de porter un sous-vêtement léger qui me laisse respirer.

Seul bémol : l’investissement de départ. Il est préférable d’acheter plusieurs culottes, et un modèle coûte une trentaine d’euros. »

Une protection alternative

D’autres produits alternatifs existent pour mieux vivre ses règles, que ce soit tant pour l’aspect écologique que personnel, comme :

 

Le seul moyen de savoir quelle est votre protection préférée reste encore… d’essayer !

Judith BOUCHOUCHA avec Ann-Laure BOURGEOIS

 

Pour lire le reste du dossier : 

  1. Les solutions pour ne plus avoir mal pendant ses règles
  2. Trois légendes sur les règles démystifiées par les Intelloes
  3. Tache sur le pantalon : « La honte, tout le monde va savoir que j’ai mes règles » 
  4. Enquête : la sexualité pendant les règles, un tabou qui résiste