By LucieD, docteur ès chansonnologie populaire

Lucie analyse pour vous une chanson que vous avez adorée, détestée mais forcément entendue… une chanson populaire, quoi! Aujourd’hui, c’est I’m sexy and I know it de LMFAO

Avec l´aide de nos amis chercheurs au LMFAO, penchons-nous un instant sur une question passionnante qui va provoquer moultes nuits blanches de réflexion :

Suis-je effectivement SEXY PARCE QUE JE LE SAIS ?

« Une personne est sexy quand elle sait ce qu’elle est, ce qu’elle veut être, et qu’elle fait tout pour y parvenir » serait une bonne définition de départ. Mais sexy ne veut pas dire belle. Il y a une différence entre la beauté et la « sexiness » ( ou «sex-appeal »).

Pour résumer : « J´en ai conscience, donc je suis sexy ». Une formule que notre regretté Descartes n´aurait pas reniée, pour sûr.

Il aurait certainement remarqué qu’à notre époque, les femmes sont particulièrement touchées par l’obsession d’être belle. Il est primordial de se trouver belle et d’être vue comme telle pour se sentir acceptée socialement et être heureuse.

Attention : d´être belle. Pas d´être sexy. La beauté est un atout chez une femme. Elle peut être source de jalousie, mais rarement de critiques. Le pouvoir de séduction et la confiance en soi, au contraire, ne sont pas toujours valorisés. Allons, bon ! Une femme sexy, c’est super dans les clips et dans le domaine du fantasme. Elle est fascinante, elle excite. Dans le monde réel, la « fille bien » ou « femme parfaite » (…no comment) est une fille sage. Sauf dans l’intimité de l’alcôve, où elle se doit d’être sûre d’elle et audacieuse, bien sûr.

Si le beau est séduisant, le sexy est séduction : c’est complètement différent.

Aujourd’hui, l’aspiration à être sexy se double de l’obligation de tout dévoiler, tout montrer, y compris le honteux, le trivial, les coulisses un peu cradingues et désenchantées du monde « merveilleux » du show-business. Star saoule exposée par les paparazzis, zoom sur la cellulite de la fesse d´une telle, tout y passe.

Cependant, si Marilyn Monroe est toujours le sex symbol ultime en 2016, n’est-ce pas parce que son public n’aura pas eu l’occasion de la voir exposer ses 670 selfies sur Twitter ? Immortalisée nue à plusieurs reprises, celle qui a disparu au sommet de sa gloire et de sa beauté traverse les décennies en conservant une image intacte malgré les dérapages peu glamour. Le mystère l’entourant constitue une puissante machine à fantasmes. Elle était aussi une actrice hors pair, maîtrisant à la perfection son rôle de femme désirable à la sensualité puissante.

Et surtout, elle était convaincue qu’elle était capable de donner à son visage toutes les expressions souhaitées, « comme un peintre peignant une toile vierge ». Tout est calculé chez la femme fatale, même l’innocence, afin de vous faire tomber dans ses filets.