Fidèles à nos intuitions féminines, quelque chose nous dit que les grands sujets ne font pas toujours les gros titres. Checkées et sélectionnées pour vous, voici notre revue de presse pour rattraper les infos que vous avez peut-être manquées au mois de juillet.

Le débat du mois : ce putain de #BikiniBody

Depuis des lustres l’été des femmes, lorsqu’on l’ausculte par le prisme médiatique, est un éternel recommencement. La presse féminine comme chaque année « dès la mi-mars, délaisse peu à peu les sujets ‘actu’ et ‘psycho’ pour se concentrer sur la taille de nos culs et nos indices de masse corporelle« . Une bien triste rengaine qui, comme le souligne Nadia Dâam dans son article pour Slate paru le 10 juillet, s’évertue à ériger « l’épreuve du maillot » en véritable point d’orgue d’un été réussi. On ne la remerciera d’ailleurs jamais assez de toujours trouver les mots pour traduire nos pensées de façon si clairvoyante : « Quand t’es une femme, tu passes le bac option bikini toutes les putains d’année. »

Se pourrait-il que 2017 soit l’année du changement, ou carrément de LA révolution ? On se délecte en tous cas d’assister à ce qui pourrait en être les prémisses tant attendus. Car dans le sillage du mouvement body positive, de plus en plus de femmes revendiquent leur liberté de s’aimer telles qu’elles sont : simplement différentes les unes des autres. Pour cela, les réseaux sociaux constituent une fois de plus notre meilleure arme de ralliement.

En tête de file et longtemps coupable de faire de nos caractéristiques physiques une source de complexes monumentale, Instagram semble prendre un virage à 360°. Et parmi toutes celles qui participent au rayonnement des bourrelets dans le monde (et qui méritent de ce fait notre reconnaissance éternelle), certaines bénéficient d’une crédibilité toute naturelle : les blogueuses fitness. De plus en plus d’entres elles révèlent le véritable être humain qui sommeillait (semble-t-il) en elles depuis tant d’année.

Êtes-vous "bikini ready"? Sur Instagram, ces blogueuses fitnes…

Vous êtes sur la route des vacances et vous stressez à l'idée de ne pas être #bikiniready ? Et si vous vous laissiez plutôt tenter par le #bodypositive ?Sur Instagram, ces blogueuses fitness répondent que vous êtes très bien comme vous êtes.↪ http://huffp.st/FZwnM6I

Publiée par HuffPost C'est La Vie sur Samedi 29 juillet 2017

À cela s’ajoute une autre incroyable révolution : certaines marques comme Asos ou Desigual, dans leur nouvelle campagnes de maillots de bain, ont fait le choix de ne plus masquer les vergetures de leurs mannequins. Et cela doit être une folle surprise pour l’industrie de la com’  : les femmes en redemandent.

https://twitter.com/leahtudorx/status/880147773039022080

https://twitter.com/Kawailly/status/870755133667368960

« Simples coups de buzz ou les prémisses d’un tournant dans l’histoire de la publicité ? » s’est demandé 20minutes. Car si l’on n’est quand même pas dupe (on connaît l’énergie que peuvent déployer les publicitaires pour coller aux tendances dans le seul but de vendre toujours plus), on est en mesure de croire qu’après de longues années à subir leurs diktats en silence, notre ras-le-bol collectif nouvellement visible nous permet aujourd’hui de les tenir par les couilles.

Mais si cette « épreuve du maillot », dont on nous a gavées pendant des décennies jusqu’à nous donner l’envie de (nous faire) vomir, en venait à disparaître pour de bon, alors nous en serions les seules instigatrices légitimes. Car comme nous le disait cet article du HuffPost, même si « l’idée n’est pas non plus de dire que nous sommes les seuls à émettre des jugements sur notre propre corps, le chemin à faire pour que le maillot de bain ne soit plus une épreuve commence par nous. »

Et comme tout mouvement révolutionnaire qui se respecte, il fallait trouver le courant artistique qui achèvera d’asseoir sa crédibilité dans l’Histoire…c’est désormais chose faite !

Cette artiste célèbre la beauté des vergetures sur Instagram #bikinibody

L’été est là oui, et on ne se le laissera plus gâcher. Le temps est venu d’imposer au #BikiniBody ce qu’il nous a trop longtemps fait subir. Mesdames, nous déclarons officiellement ouverte la nouvelle ère du #BikiniBodyBashing !


Conte de fée(MEN), censure et communication sexuelle positive…

 Le reste de l’actu qui nous a rassemblés en ce mois de juillet.

  • Ousmane et les activistes FEMEN

« Ousmane a 16 piges et dort dans un camp à Paris, quand il rencontre Gala, militante Femen. » Pendant cinq mois, le jeune réfugié ivoirien partage le squat des militantes à Clichy.

« Ensemble, nous avons partagé les appels à la prière sur Youtube, fumé des cigarettes torse nu dans la piscine gonflable et flippé des menaces de mort récurrentes à l’encontre des activistes de notre mouvement. »

« Prières, baignades topless et cours d’alphabétisation« , ça n’en reste pas moins une histoire de famille et une leçon de tolérance. Et c’est fort. Finalement, c’est un conte que l’on aurait bien échangé contre le mythe de la princesse avant de dormir. Une histoire vraie (et en image) à lire sur Street Press.

  • Si on vous dit magazine féminin et lobbying cosmétique, hein ?

Et ben vous répondez que vous savez, vous êtes quand même un minimum au courant, merci.  Mais ce que vous ne savez probablement pas, c’est à quel point (!) on essaie de nous la faire à l’envers.

Dans une enquête publiée le 7 juin, l’association UFC- Que choisir ? dressait la liste de « 1000 cosmétiques préoccupants… mais toujours en vente« . Avant elle, bien d’autres grandes investigations ont été publiées pour dénoncer les mauvaises pratiques de l’industrie cosmétique.

Si vous n’avez pas souvenir d’avoir vu passer l’info dans Elle ou Cosmo, c’est parce que pour feindre d’évoquer le sujet tout en nous prenant pour des quiches, les grands titres de la presse féminine ne manquent pas d’imagination…et d’hypocrisie. Une investigation à ne pas manquer cette fois. Une auscultation d’envergure par l’ACRIMED.

  • Violences sexistes : la « nécessaire alliance » des deux sexes

« Plus que jamais, les femmes doivent s’organiser collectivement dans leur cadre de vie, tout en continuant à dénoncer, stigmatiser, et nommer publiquement les attitudes masculines jugées déviantes et délinquantes. Toutefois, en ce qui concerne les violences sexistes, les hommes peuvent faire en sorte que l’histoire ne bégaie pas encore pendant des décennies. »

Mais comment amener les hommes à se pencher un peu plus sur la question afin qu’ensemble, nous parvenions à les réduire, « jusqu’à leur disparition définitive » ? Car il y a forcément une solution, et les hommes en font bien sûr partie.

Si cet article n’a pas vocation à livrer LA solution, toutes les pistes qu’il suggère pour y parvenir sont d’une pertinence assez remarquable. Et cerise sur le gâteau : il est signé par un homme. À lire sur le site theconversation.com

  • « Pourquoi n’est-on pas libre de voir ce qu’on est libre de faire ? »

Le 14 juillet 2017, l’organisation Brigade Antisexiste ainsi qu’un collectif de 16 associations féministes lançaient une pétition « Pour une interdiction de l’exposition de magazines pornographiques dans l’espace public » … En employant la censure ?

Mais dites donc, « Le dessin, par Wolinski, d’une femme qui montre ses fesses, c’est de l’art ou du cochon ? Qui décide de ce qui est sexiste ou pas ? Qui sont les juges de votre tribunal ? Vous voyez comment votre pétition peut se retourner contre nos libertés ? »

Que vous souteniez ou non cette pétition (encore plus dans le premier cas), il serait très judicieux de lire cet article. Son argumentaire béton vous aidera à prendre du recul et forger votre propre opinion. Et on ne sait pas vous, mais nous on adore se faire secouer les idées. Un article brillant, pas clivant pour un sou à lire sur Brain Magazine.

Du SEXE !

  • Hey mon gars, faut qu’on parle.

Voilà une phrase à bannir lorsque l’on veut faire comprendre à notre moitié que ce n’est pas toujours l’extase. Non non, si vous souhaitez expliquer à votre partenaire qu’il faudrait qu’il s’y prenne un peu mieux pour que vous preniez vraiment votre pied, il faut passer par la « communication sexuelle positive » .

Mystérieux, nous direz-vous ? Pour comprendre en quoi celle-ci consiste, on vous transmet les conseils de Catherine Demangeot, sexothérapeute et psychothérapeute, via cet article à lire sur RTL Girls.

  • Tabous

« ‘Franchement, ton chat, il est hyper excitant.’ Dites ça à votre conquête d’un soir et soyez sûr qu’il n’y aura pas de deuxième rendez-vous. Pourquoi ? Parce que c’est tabou. » Et ce n’est pas le seul abordé dans cet article.

Branlette, stérilisation, Œdipe, inceste, dépucelage tardif, viol conjugal et amour entre handicapés mentaux…voilà des témoignages qui changent un peu de ce que l’on peut lire habituellement sur le sexe ! De rares exceptions qui font du bien à lire sur Néon.

  • À faire passer au plus grand nombre

À vous, hommes qui peut-être nous lisez, ou à vous les copines, qui aimeriez donner à ces messieurs quelques conseils pour aborder la sexualité féminine. Voici, à destination des hommes, quatre choses que la plupart ignorent sur le plaisir féminin.

Cet article ayant été écrit par un homme, on serait en droit de penser qu’il recèle quelques approximations bas de gamme basées sur des généralités un peu douteuses… Et bien pas du tout ! Si seulement un maximum de gars pouvait lire ces conseils, on en connaît un paquet qui seraient plus que ravies.

Partager cet article de blog, c’est un peu sauver notre futur sexuel. Et nous on y tient !

  • Le sexe entre sœurs

Ha ha ! Vous avez bondi ? Rassurez-vous, il ne s’agit pas là d’un tabou que l’on voudrait voir sauter, mais d’une façon de parler. Deux sœurs qui parlent cul, c’est un plaisir pour les oreilles.

Le bonus

« Si vous n’avez pas encore découvert Herself – superbe site d’interviews intimes de femmes, ponctuées de clichés nus bienveillants – allez y faire un tour. C’est une ode à la diversité, et ça fait un bien fou. »

Découvert via cet article publié sur Pouletrotique.com, ce site est une merveille incontestable qu’il nous fallait absolument vous faire partager à notre tour. Foncez !!

 

 

…En attendant le mois prochain, gardez les yeux ouverts et l’esprit affranchi !

CG.

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Crédit photo de couverture © Weimerica Weekly