Ce n’est pas faute de le dire et on le voit partout, le féminisme a plus que jamais dans le monde sa raison d’exister.  Paradoxe, il paraît que c’est dans les moments les plus sombres qu’on voit le mieux les étoiles. Voici la revue de presse du mois de Janvier.

Alors en ce début d’année et pour se donner le courage de continuer à se rebeller, on a décidé de regarder de plus près le bon côté des choses. Car sachez-le,  il existe. Haut les cœurs !

Vous les sentez aussi n’est-ce pas, ces bourrasques fédératrices ?

Chaque nouvelle ère a son élément déclencheur, sa propre sorte de big-bang prolifique. Le nouveau féminisme, lui, a Internet.

Paye ta shnek/ta robe/ta blouse, le blog Vie de meuf ou Chair collaboratrices vous disent forcément quelque chose. Depuis 2010, les plates-formes participatives se multiplient pour dénoncer en temps réel les faits avérés du désormais si célèbre sexisme ordinaire. Preuve – puisqu’il en fallait – du bien fondé de la lutte. 

Mais « que changent ces témoignages en ligne dans la prise en compte du sexisme ? » :  c’est la question à laquelle répond cet article du Monde paru le 12 janvier.

L’émancipation de la parole féminine a de nos jours de merveilleux outils pour justifier son existence. Du coup, pipelettes comme on est, de pages Facebook en gueulantes quotidiennes, on s’en donne à cœur joie ! Et ce n’est pas tant pour déplaire puisqu’Augustin Trapenard admire sans honte son troll féministe (vidéo)

Mères au foyer évidement épanouies, femmes sans enfant forcément désespérées, même les mamans de familles nombreuses fatalement débordées ne sont plus si représentatives (HuffPost). Internet témoigne d’une immense pluralité féminine où tous les modèles sont permis. Mais ce qui nous réunit toutes et on le sent de mieux en mieux, en plus du sexisme ordinaire, c’est le poids de la norme.

D’ailleurs ce poids nous éreinte, pourquoi franchement s’en cacher ? Cet article publié sur Slate.fr mettra au moins toutes les mères d’accord : Je suis une mère française et je suis fatiguée

La femme est multiple, et désormais ça se voit. En fait, la femme moderne se fout de l’avis général tant elle sait maintenant qu’elle n’est pas seule.  

Alors à nous les revendications dénuées de toute volonté de convaincre ! Exemple par Blanche Gardin sur le plateau du Quotidien :

 

 

De quoi mettre du baume sur les plaies que nous laisse l’actu féminine internationale 

 

N’oubliez pas qu’à force d’en parler du féminisme, il roule désormais sa bosse dans les débats publics.

Du coup en ce mois de janvier, on a déjà relevé un certain progrès du côté de chez nous. 

  • Il existe enfin une garantie contre les impayés de pensions alimentaires.

Entre 30% et 40% des pensions alimentaires ne sont pas (ou partiellement) versées. C’est ce que disait en 2014 un rapport du Haut conseil de la famille relatif aux ruptures familiales.

Aujourd’hui, bien que la quantité de démarches et les difficultés pour récupérer son dû auprès du mauvais payeur soient les mêmes, il existe l’Agence de recouvrement des impayés de pensions alimentaires (ARIPA). Et il était grand temps !

Pour une prise de conscience totale de cette bonne nouvelle, lisez cet article de Libération.

Pour en savoir plus sur l’ARIPA, on vous conseille celui-ci publié sur le site du Monde.

 

  • L’OFCE a fait des propositions très convaincantes pour résoudre les inégalités hommes/femmes au travail.

Une note, publiée vendredi 13 janvier par l’Observatoire français des conjonctures économiques, a mis le doigt sur ce qui pourrait être la solution miracle au problème :  l’instauration d’un congé paternité prolongé et obligatoire.

« Un congé paternité obligatoire et plus long rééquilibrerait entre les deux parents l’impact d’une naissance sur la carrière » . On ne sait pas vous mais pour nous d’un coup, tout devient limpide.

Le rapport de l’OFCE est vraiment à lire tant il est pertinent, au moins en diagonal, mais cet article des Echos résume très bien l’essentiel.

 

  • Et en parlant égalités au travail, Jean-Luc Mélenchon nous a quand même fait réfléchir…

Au micro de Jean-Jacques Bourdin sur RMC le 9 janvier dernier, au sujet du financement de la retraite à 60 ans : « Si vous mettez toutes les femmes qui aujourd’hui cotisent au niveau du salaire des hommes, eh bien, vous pouvez financer, euro pour euro, la retraite à 60 ans avec 40 annuités. Voilà la solution. »

Une idée qui paraît lumineuse comme ça…mais qui reste à prouver.

 

  • La loi travail a augmenté le temps d’immunité des femmes revenant de congé maternité.

Dans cet article de BFM TV, on a appris quelque chose sur la tristement célèbre loi El Khomri.  Outre certains couacs et vides juridiques pas tout à fait rassurant, il y a LA bonne nouvelle.

Il faut savoir (déjà) qu’à partir du 1er jour de son congé maternité et ce jusqu’à 4 semaines après son retour au travail, la femme bénéficiait d’une immunité « absolue ». Aucun motif ne pouvant justifier son licenciement.

Et bien sachez que cette période d’immunité a été augmentée : de 4 semaines après le congé, elle est passée à 10 !

 

Et si certains sujets autrefois tabous, étaient maintenant débattus publiquement ? 

Des sujets comme… justement tiens, le retour au boulot après un congé mat’ !

Avec cette série de dessins partagée sur sa page Facebook le 5 janvier, la dessinatrice Emma nous confirme bien que ce congé là n’a rien à voir avec des vacances.

Cette BD a fait le tour des réseaux sociaux et des médias en ligne, mais elle est si bien… Le discours qu’elle véhicule est beaucoup trop rare pour ne pas faire circuler encore et encore.

 

 

Trop rares aussi, les articles qui dénoncent le lobbying  – n’ayons justement  pas peur des mots – qui étouffe la presse féminine. Heureusement il y en a eu un le mois dernier, et un bien en plus ! 

Dans son article Magazines féminins: beauté, mon ennemi intime une journaliste de Marianne fait ce constat amer : les magazines féminins traditionnels, notamment ceux qui ont traversé des générations entières, ne sont qu’une « vaste entreprise de soumission des femmes à des normes esthétiques hors d’atteinte [qui] aurait pour objectif de les amener à consommer toujours plus. »

Ou comment propage-t-elle, indéfiniment, le même schéma qu’elle prétend pourtant combattre.

 

Ailleurs dans les médias, à la radio plus précisément, on parle maintenant ouvertement de règles. Du moins il se trouve que c’est arrivé.

En ce jour complètement fou du 26 janvier 2017 à 21h, dans son émission Europe1 social club (ici, en podcast) , Frédéric Taddeï a réalisé une prouesse.

En choisissant d’inviter Elise Thiebaut (auteure du livre Ceci est mon sang) à une heure de grande écouteil a donné à nos saignements menstruels ce petit plus. En fait, un petit on-ne-sait-quoi de banal dont nos règles ont bien besoin !

 

Enfin pour finir, voilà de quoi débattre en soirée…  

Quels sont les ignorants qui ont osé dire que les femmes avaient moins de désir que les hommes ? Nous au moins, bien dans nos baskets, on comprend maintenant mieux à quel point ils se trompent.

Par Le Figaro Madame et pour vous, voici quelques pistes de réflexion : Les hommes sous-estiment le désir des femmes

 

Le bonus ! 

Ce mois-ci une pétition : celle destinée à rendre visible la composition des tampons de la marque Tampax.

Pour le risque du syndrome du choc toxique que l’on encoure d’une part, et parce que pour espérer que cela se généralise aux autres marques, autant viser le leader.

Pour signer c’est ici !

 

…En attendant le mois prochain, gardez les yeux ouverts et l’esprit affranchi* !

*Qui manifeste une indépendance absolue à l’égard des conventions morales ou sociales